dimanche

Une nouvelle notation à 12 sons

Voici ce qu'écrit Arnold Schoenberg à propos de la notation musicale traditionnelle :
"Les défauts de notre notation sont patents et la plupart des gens en ont conscience. On peut préciser ces défauts de la façon suivante. Notre notation est une notation de sept sons, les sept notes do-ré-mi-fa-sol-la-si de la gamme d'ut majeur. Les cinq sons restants, les cinq notes de la gamme chromatique do#-ré#-fa#-sol#-sib, sont considérés comme des altérations occasionnelles de ces sept sons, en sorte que les tonalités autres qu'ut majeur font figure de tonalités accessoires. Il est exact que ce système permet d'écrire toutes les relations possibles entre les douze hauteurs de sons. D'autant plus que la plupart des compositeurs ont maintenant décidé de noter chaque son pour lui-même, les uns pourvoyant chaque note d'un dièse, d'un bémol ou d'un bécarre, les autres se servant seulement du dièse et du bémol et sous-entendant le bécarre. La raison principale pour laquelle aucune façon de faire n'a pu emporter l'agrément général est que certains compositeurs veulent s'affranchir de la règle ancienne (un même accident vaut pour toute la mesure) tandis que d'autres compositeurs s'y accrochent. Or l'une et l'autre solutions sont malcommodes; toutes deux sont difficiles à lire parce qu'il manque le support d'une image pour l'oeil ...". Et plus loin : "Je me rends très bien compte de ce que la réforme de notre notation doit aller de pair avec une nouvelle manière de nommer les notes".
Suite à quoi Schoenberg propose effectivement une nouvelle manière de noter les douze sons, laquelle, malgré son sens de l'économie, n'a jamais été adoptée.
Schoenberg propose de réduire la portée à trois lignes seulement. La première ligne est celle du do. Le premier interligne correspond à trois sons : /o (do #), o (ré), o/ (ré #). La deuxième ligne est celle du mi. Le deuxième interligne correspond à trois sons : /o (fa), o (fa#), o/ (sol). La troisième ligne est celle du sol #. Le troisième interligne correspond à trois sons : /o (la), o (sib), o/ (si).
L'avantage de ce système est dans son économie : trois lignes seulement sont nécessaires pour écrire les douze sons. Son inconvénient réside essentiellement dans le fait qu'il faille encore utiliser des accidents (/), même si ces derniers sont plus simples. Lorsque l'on a affaire en même temps à des notes très proches les unes des autres et à des valeurs très brèves (double et triples croches), la lisibilité est sujette à caution. Je pense que l'oeil a besoin d'un certain pouvoir séparateur pour lire efficacement une partition.
La notation traditionnelle, tout en étant peu satisfaisante dans les détails, présente un certain nombre d'avantages dans son ensemble, et cela suffit à assurer sa pérénnité.

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